Johanna HERSEVOORT, Bac Pro GMNF, juin 2020
Johanna a aujourd’hui 23 ans et elle était élève au lycée des Territoires de 2018 à 2020 en bac pro GMNF. Nous lui avons demandé de revenir au lycée le 4 février dernier afin de partager son expérience avec nos élèves de terminale, une mission qu’elle a accepté avec enthousiasme.
Voici une retranscription des échanges qu’elle a eu avec les jeunes :
Pourquoi avoir choisi le lycée des Territoires pour tes études secondaires ?
Cela n’a pas été une évidence tout de suite, j’ai mis plusieurs années à me chercher. Après le collège, je souhaitais m’orienter vers des études de géologie et j'ai donc choisi une seconde générale. J’ai découvert que je n’étais pas à l’aise avec les matières scientifiques qui sont pourtant indispensables dans cette filière et j’ai donc renoncé à poursuivre en bac S. Comme je suis trilingue je suis partie en bac littéraire pensant que ce serait plus facile… et comme je m’y attendais, ça ne m’a pas plu ! J’avais besoin de concret, de pratique et j’ai toujours eu une attirance pour la Nature. J’ai alors découvert le bac pro GMNF grâce à une affiche des portes ouvertes dans le hall de mon lycée. J’y suis allée pour me renseigner, et je me suis tout de suite dit : c’est cette formation qu’il me faut !
Quels souvenirs particuliers gardes-tu de ton passage dans cet établissement ?
Beaucoup de souvenirs, ce lycée m’a offert beaucoup de choses, des opportunités, des contacts. Mais les souvenirs qui restent, ce sont les ateliers qui étaient parfois proposés le midi comme par exemple la fabrication de bougies avec l’apiculteur du lycée, les chantiers qu’on faisait hors du lycée comme la construction d’un mur en pierre sèche à Lalbenque.
Je garde un excellent souvenir du groupe de musique auquel j’ai participé avec Brice et Benjamin, les cuisiniers du lycée ! C’était une bonne distraction le mercredi après-midi. J’ai aussi pris plaisir à m’engager dans le groupe d’éco-déléguées avec Mme Lecomte.
Comme beaucoup de personnes, j’ai été également très marquée par le confinement du printemps 2020 avec les cours en visioconférence et les épreuves de bac annulées. C’était vraiment une période bizarre.
Selon toi, quels sont les points forts du lycée ?
C’est un établissement à taille humaine. La confiance que le personnel et les professeurs peuvent avoir en nous, ils nous connaissent, ils nous voient matin, midi et soir, on vit avec eux, nous ne sommes pas des élèves « random », ils sont là pour nous aider lorsqu’on a un souci. J’ai également apprécié qu’on me fasse confiance : je pouvais sortir faire du judo, je donnais des cours d’anglais à un enfant d’une professeure, j’étais plutôt libre de faire des choses, avec autorisation de l’administration. J’ai vécu l’une des meilleures périodes jusqu'à aujourd’hui, dans cet établissement.
Quel a été ton parcours après le bac ?
Je suis partie en BTS DATR (Développement et Animation des Territoires Ruraux) à Auch. J'étais vraiment partagée entre DATR et GPN (Gestion et Protection de la Nature). Bien que je m’intéresse beaucoup à la nature, les débouchés me paraissaient difficiles après le GPN et c’est mon attrait pour le développement du monde rural qui l’a emporté. Cette formation m’a beaucoup plu, j’y ai trouvé beaucoup de projets répondant à de vraies commandes professionnelles. Dans les lycées agricoles, on apprend en faisant soi-même!
Après le BTS, j’ai fait une licence professionnelle dans le domaine de l’informatique et de la communication et je travaille aujourd’hui dans un office de tourisme
Quels conseils peux-tu nous donner pour tirer le meilleur parti de notre passage au lycée ?
J’étais loin d’être la meilleure élève de la classe, avec les meilleures notes et je me garderais bien de faire la leçon sur ce terrain. Je dirais que vous avez la chance d’avoir un lycée plutôt cool, avec une ambiance familiale et des adultes qui peuvent vraiment vous écouter et vous aider. Il faut montrer un minimum d'intérêt, d’implication et de politesse, et tout se passera bien. J’ai pu faire pleins de choses dans ce lycée car je n’ai jamais trahi la confiance que les adultes m’avaient accordée.
Pour terminer, je dirais que mes origines hollandaises me donnent un peu de recul pour savoir apprécier l’enseignement public supérieur et notamment sa gratuité. Aux Pays-Bas, les jeunes de mon âge sont obligés de s’endetter pour suivre des études et je trouve qu’en France, on oublie trop souvent d’en apprécier la gratuité.
Thibaut VIERSOUS, Bac Pro GMNF juin 2021
Thibaut VIERSOUS, 21 ans, a obtenu son baccalauréat professionnel GMNF en juin 2021. Il est aujourd’hui chiroptérologue, c’est-à-dire expert naturaliste spécialisé dans les chauves-souris. Il travaille pour un bureau d’étude toulousain et réalise des inventaires faunistiques en Occitanie et en Nouvelle Aquitaine. Il a accepté de nous partager ses souvenirs de lycéen au Montat et nous l’en remercions.
Thibaut, pouvez-vous revenir sur les raisons qui vous ont motivé à choisir notre établissement pour vos études secondaires ?
En sortant du collège je savais déjà que je voulais travailler dans l’environnement, je recherchais aussi un établissement proche de chez moi (dans le Lot), c’est donc naturellement que je me suis tourné vers le lycée du Montat.
Quels souvenirs particuliers gardez-vous de votre expérience dans ce lycée ?
Je me souviens d’une très bonne ambiance dans la classe et dans le lycée en général avec les assistants d'éducation et l’administration. Les cours de biologie-écologie et les journées de terrains (chantiers et sorties naturalistes) étaient les moments où je m’épanouissais le plus. Les compétences acquises dans cette filière ont été d’une très grande utilité pour la suite de mon parcours personnel et professionnel !
L'environnement du lycée est un atout majeur pour le Bac Pro GMNF, permettant aux élèves de sortir et de profiter de la nature des alentours, mais aussi d’accéder à Cahors sans trop de difficulté. Le fait d’avoir des professeurs issus du monde professionnel est aussi très formateur.
Vous êtes aujourd’hui un expert naturaliste, c’est-à-dire qu’on fait appel à vous pour identifier des espèces et dresser un inventaire sur un site à expertiser. Vous réalisez alors un diagnostic écologique en précisant les enjeux du site. Quel parcours de formation avez-vous suivi après votre bac pour acquérir de telles compétences professionnelles ?
A la suite du GMNF, j’ai poursuivi en BTS Gestion et Protection de la Nature à Neuvic en Corrèze et j'ai obtenu le diplôme en juin 2023. Le BTS GPN est une suite logique du bac pro GMNF pour les élèves qui veulent poursuivre dans le domaine de l’environnement. J’ai par la suite pris un an de pause, et maintenant je suis en Licence Professionnelle Étude et Développement des Espaces Naturels à l’Université de Montpellier. C’est une licence que j’effectue en alternance dans un bureau d’études.
Lorsque je suis rentré en BTS GPN, j’ai vu l’énorme avance que les anciens GMNF avaient sur le reste des autres élèves concernant les matières techniques et de spécialisation.
Quels conseils donneriez-vous aux élèves actuels pour tirer le meilleur parti de leur passage au lycée ?
Profitez un maximum de l’accès à la nature depuis le lycée, organisez des sorties naturalistes, soyez force de proposition auprès de vos professeurs et engagez-vous dans des associations. Un jeune qui souhaite poursuivre un cursus dans la gestion et la protection de la nature doit absolument se rapprocher d'une association en tant que bénévole, c'est en effet un excellent moyen de se créer un carnet d'adresse et de développer des compétences spécifiques.
Léane REGIS, DNB juin 2019
Léane REGIS était dans nos murs pendant l’année scolaire 2018-2019 en classe de 3ème Prépa Métiers. Aujourd'hui c'est une jeune femme dynamique et entreprenante: âgée de seulement 20 ans, elle est à la tête du salon de coiffure « l’île de beauté Cahors ». Elle est également pompier volontaire à Cahors et pratique la pêche et la chasse dans ses loisirs . Elle n’est restée qu’un an dans notre établissement et pourtant elle en garde un souvenir marquant qu’elle a accepté de nous partager.
Avant d’intégrer notre établissement, vous étiez en 4ème dans un collège des environs et vous aviez déjà l’idée de faire de la coiffure votre métier. Qu’est-ce qui vous a amener à vous inscrire dans notre établissement sachant que vous le quitteriez l’année d’après ?
Au collège, je ne me sentais pas bien, je n’étais pas très scolaire et j’ai un peu souffert de harcèlement. Il fallait pourtant que j’aille au bout de la 3ème car c’est obligatoire même si on veut partir en apprentissage. Le lycée des territoires n’était pas loin de chez moi et il proposait une classe de 3ème Prépa Métier qui correspondait à mes attentes.
Qu’est-ce que vous retenez de votre année de 3ème au lycée des territoires ?
Je m’y suis senti beaucoup mieux car j’arrivais à suivre les cours, on avait beaucoup plus d’activités pratiques tel que des ateliers de jardinage ou de cuisine. Ce lycée m’a permis tout simplement de réussir, j’ai été la première de la classe et j’ai obtenu mon DNB avec mention ! J’ai particulièrement apprécié la dimension humaine de l’établissement, je me suis sentie protégée et accompagnée. Je garde un souvenir assez intense d’un projet artistique de fresque murale qu’on avait réalisé en groupe en étant guidé par notre enseignant. Ce projet nous a appris à coopérer, on était très fier du résultat et on s’est tous sentis valorisés.
Aujourd’hui vous êtes à la tête d’un salon de coiffure avec une salariée ; pouvez-vous nous expliquer comment, en seulement 5 années, vous êtes passé de collégienne à cheffe d’entreprise ? Quel a été votre parcours ?
Après la 3ème, j’ai fait un CAP coiffure par apprentissage en deux ans, au départ j’avais 15 ans et je dois avouer que j’ai eu la chance de tomber sur une patronne qui m’a beaucoup apporté. En plus du métier, des gestes professionnels, elle m’a transmis le gout du travail bien fait. J’ai poursuivi ensuite par un Brevet Professionnel toujours en apprentissage pendant deux ans puis un Brevet de Maitrise m’apportant toutes les compétences indispensables à la gestion d’un salon de coiffure. Alors que je terminais mon BM, j’ai eu l’opportunité de racheter le salon de coiffure de ma maitre d’apprentissage et j’ai sauté le pas. Je suis donc passé du statut d’apprentis à celui de cheffe d’entreprise. Ma salariée est beaucoup plus âgée que moi et cela ne pose aucun problème, je me sens très à l’aise avec elle.
En plus de votre activité professionnelle, vous êtes aussi pompier volontaire à Cahors depuis deux ans, une activité très prenante qui nécessite de l’engagement et de la disponibilité. Qu’est-ce qui vous a motivé à vous engager dans cette voie et qu’en retirez-vous ?
Je me suis engagé un peu par sens du devoir et parce que j’ai la satisfaction de me sentir utile. La dimension humaine me plait également, il s’agit d’un travail d’équipe dans lequel on crée des liens forts et puis les nombreuses formations que j’ai suivies et les expériences accumulées en intervention m’ont préparé à gérer des situations complexes. C’est vraiment très enrichissant et très stimulant.
Quels conseils donneriez-vous aux élèves qui sont actuellement en 3ème au lycée des Territoires ?
L’école est loin d’être le seul lieu qui nous permet de nous épanouir, on apprend aussi beaucoup en entreprise et il faut profiter au maximum des périodes de stages. C’est important de ne pas rester dans sa coquille, d’oser poser des questions. S’engager en parallèle dans une association ou chez les pompiers comme moi offre une opportunité d’apprendre autrement. L’essentiel est de trouver ce qui plait puis de foncer.
Lucie BENAC, Bac Pro GMNF juin 2022
Lucie BENAC a aujourd’hui 20 ans, c’est une ancienne élève de notre établissement qui a obtenu son bac professionnel Gestion des Milieux Naturels et de la Faune (GMNF) en juin 2022. Fille d’agriculteur, elle est originaire du Lot, à mi-chemin entre Cahors et Figeac. Elle suit actuellement des études d’ingénieur agronome à l’Ecole Nationale Supérieure Agronomique de Toulouse. Arrivée au lycée des Territoires à l’automne 2020, elle garde un souvenir ému qu’elle a accepté de nous partager.
A la rentrée 2020, vous étiez en première Générale au lycée Clément MAROT de Cahors après une seconde générale marquée par l’épidémie de COVID. Vous avez fait le choix en cours d’année, d’intégrer une première GMNF au lycée des Territoires, pouvez-vous nous expliquer ce qui a motivé cette décision ?
Dans les gros lycées, on est nombreux par classe et je ne m’y retrouvais pas. J’étais capable de suivre les enseignements de la voie générale mais j’avais envie d’autre chose, je me sentais oppressée. J’ai toujours aimé le contact avec la nature, le vivant et j’ai donc recherché ce qui pourrait me convenir dans les alentours de Cahors, j’ai trouvé le bac pro GMNF. Je suis arrivée en décembre et j’ai tout de suite adoré.
Pouvez-vous nous dire ce qui vous a particulièrement plu dans ce lycée ?
C’était la bouffée d’air qui me fallait au bon moment. Déjà, c’est un établissement à taille humaine, dans un cadre naturel et pour moi le lien avec la nature est important. On était une vingtaine dans ma classe et tout le monde se connaissait, on pouvait partager nos gouts, nos savoirs faire. C’était plus vivant que ce que je connaissais avant. Je ne me sentais pas oppressée et je pense qu’on y respecte davantage les rythmes de chacun. J’ai l’impression que les professeurs étaient vraiment plus proches de nous, plus disponibles pour nous aider, surtout pour moi qui découvrais de nouvelles disciplines comme l’aménagement, l’éducation socio-culturelle ou l’écologie. J’ai beaucoup apprécié le travail en extérieur, j’avais besoin de ça. Et puis c’est un lycée ou on mange super bien avec des personnels très sympathiques.
Aujourd’hui vous suivez des études d’ingénieur en agronomie ce qui parait assez éloigné du champ professionnel de la filière GMNF. En premier lieu, est-ce que vous pouvez nous expliquer le parcours que vous avez suivi et puis nous dire ce que votre bac vous a apporté ?
Après le bac, j’ai intégré le BTS ACSE (Analyse, Conduite et Stratégie des Entreprises agricoles) au lycée agricole La Vinadie de FIGEAC. J’ai obtenu mon BTS en juin 2024. Au printemps dernier, j’ai passé un concours pour intégrer la formation d’ingénieur agronome par apprentissage de l’ENSAT, spécialité environnement et j’ai décroché la première place. Lors de mon bac pro, j’ai réalisé un stage à la fédération de chasse du Lot qui m’a beaucoup marqué. J’ai eu la chance de travailler sur un sujet qui m’a passionné et j’ai pu valoriser cette expérience lors de mon épreuve orale de concours.
Quels conseils donneriez-vous aux élèves actuels et à venir pour tirer le meilleur parti de leur passage au lycée ?
La stratégie des petits pas : pour gravir une montagne, inutile de faire de grandes enjambées car le risque est grand de s’épuiser et de se décourager. Mieux vaut y aller étape par étape et prendre conscience de ses petites avancées. Je dirai aussi qu’il faut garder le contact avec les autres car on a besoin des autres pour réussir.
Crédit Photo: Raphaël BIANCHI
